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Sport, art et politique avec Richard Miron

Beaucoup d’entre vous me connaissent pour écrire des articles en lien avec la culture au sens large du terme. J’ai commencé le mois dernier à écrire sur le sport. Les raisons en sont multiples.


J’ai repris une activité sportive et j’en vois les bienfaits au quotidien, tant du point de vue physique que moral. Je ne peux qu’encourager tout le monde à en faire de même.

En 2017, Marseille est Capitale Européenne du Sport, l’occasion d’en savoir un peu plus sur ce label en interrogeant Richard Miron, adjoint aux sports de la Ville de Marseille.

Mon âme d’artiste voulait un événement qui allie sport et art : la Finale du Grand Prix de Patinage Artistique du 9 au 11 décembre 2016 à Marseille a été l’occasion rêvée pour moi d’allier les deux.

C’est donc à l’issue de la Finale Dames et Messieurs que j’ai interviewé Richard Miron. Interview, sans complaisance où je me suis permise toutes les questions.

- Anne-Claude THEVAND : Monsieur Miron, je vous remercie de m’accorder du temps dans ce Palais Omnisports Marseille Grand Est à l’occasion de la Finale du Grand Prix de Patinage.

- Richard Miron : Je suis ravi de vous accueillir.

- ACT : Ce Palais Omnisports n’a pas toujours fait l’unanimité. De nombreux détracteurs se sont opposés à sa construction. Avec une telle manifestation de renommée internationale, en est-il autrement aujourd’hui ?

- RM : Je laisse mes détracteurs parler. Les deux espaces Glace et Glisse sont constamment pleins.

Le Palais Omnisports, c’est plus de deux millions de visiteurs, deux clubs de patinoire, un club de hockey sur glace, un club de curling, un club de glisse. Il n’y a plus de créneaux disponibles pour les scolaires, signe du succès de ce lieu.

Aujourd’hui, avec la Finale de la Coupe du Monde de Patinage, on ne peut plus remettre en cause ce Palais. En effet, cette manifestation représente près d’un milliard de téléspectateurs, des milliers de supporters venus du monde entier, c'est un événement de grande envergure dans notre cité phocéenne...Les prémices de Marseille Provence Capitale Européenne du Sport.

- ACT : Monsieur Miron, je vous interview en votre qualité d’adjoint aux sports de la Ville de Marseille, élu dans les 13ème et 14ème arrondissements de Marseille, conseiller régional PACA, président de la Commission Sport et Bien Être. Depuis combien de temps êtes-vous engagé en politique ? et qu’avez-vous exercé comme métier ?

- RM : Je suis engagé depuis plus de quinze ans en politique. Je suis adjoint aux sports de la Ville de Marseille depuis 2008 et conseiller régional depuis un an.

Je suis élu dans ces arrondissements par choix, après avoir été élu conseiller général pendant presque quatorze ans. Par choix car je veux partager ma vision de la politique et mes convictions avec le plus grand nombre. Par choix car je veux proposer autre chose que la culture clientéliste du Parti Socialiste et la culture de la division du Front National.

Je souhaite rassembler et développer des pratiques du vivre ensemble, pas uniquement par des mots mais par des actes.

J’ai une expérience du monde professionnel pour avoir été fonctionnaire en tant qu’infirmier puis cadre dirigeant. Je connais le monde de entrepreneuriat.

- ACT : Avec vos fonctions électives liées au sport, je suppose que vous êtes sportif. Quels sports pratiquez-vous ?

- RM : Je pratique le vélo, la course à pied, l’escalade, l’alpinisme et autres sports de montagne.

- ACT : En 2017, Marseille Provence est Capitale Européenne de Sport. Comment a été obtenu ce label ?

- RM : Ce label a été obtenu en se donnant les moyens de la réussite. Nous avons répondu à un cahier des charges où le sport pour tous avait toute sa place. Nous avons mis à l’honneur nos territoires comme c’était le cas pour Marseille Provence Capitale Européenne de la Culture en 2013.

- ACT : Que va apporter ce label et quels vont être les grands événements associés ?

- RM : La Capitale Européenne du Sport va apporter une plus grande attractivité de nos territoires. Parmi les grands événements, il y a tout d’abord la cérémonie d’ouverture le samedi 14 janvier sur le Vieux Port. Ensuite, pour ne citer que quelques grands événements, il y aura notamment le Championnat d'Europe de Jiu Jitsu brésilien, la Coupe de France VTT et une étape de la Coupe du Monde junior, deux demi-finales du Top 14 Rugby, le championnat de France Elite d'Athlétisme, une étape contre la montre du tour de France cycliste, le Tour de Provence, la Nuit des Champions et bien d’autres encore. Je vous invite à voir toute la programmation sur le site dédié .

- ACT : Au-delà des grands événements, ce label va-t-il aussi profiter aux petites structures qui font le sport au quotidien ?

- RM : Oui bien sûr. Sur les 760 propositions reçues, 430 ont été labellisées Capitale Européenne du Sport, dont plus d’une centaine dans des sports de proximité sur tout le territoire. Les animations autour du sport sont importantes.

- ACT : A propos de sport au quotidien, je ne peux pas ne pas vous parler des piscines marseillaises. En effet, vous n’êtes pas sans savoir que les piscines sont problématiques depuis des décennies. Que proposez-vous pour qu’il y ait plus de piscines, de meilleure qualité et où la violence serait absente ? Je précise que je suis la première à quitter Marseille pour aller à la piscine en famille.

- RM : Depuis que je suis adjoint aux sports, de nombreuses piscines ont été rénovées parmi lesquelles Haïti, Saint Joseph, la Pointe Rouge, Vallier, la Busserine , Magnac pour ne citer qu’elles. D’autres sont fermées pour travaux comme les piscines de la Castellane ou de la Granière.

Les horaires et les jours ont été élargis avec des ouvertures dès 8h du matin, des ouvertures le samedi et pendant les vacances afin de permettre au plus grand nombre de bénéficier des infrastructures existantes.

A côté des piscines municipales, un plan piscines est prévu pour Luminy et Euroméditerranée. La municipalité ne peut à elle seule assumer le financement des piscines. Un appel d’offre a donc été lancé.

Il faut savoir qu’une piscine coûte cher et que les soucis techniques sont nombreux. Le problème des piscines n’est pas propre à Marseille. En France, 35 piscines sont à vendre.

Pour parler de la violence dans les piscines, les maîtres-nageurs ont mon total soutien lorsque des agressions ou incivilités ont lieu. Ils savent qu’ils peuvent appeler la police au moindre problème et faire fermer les piscines en cas de graves problèmes.

- ACT : Que proposez-vous pour que plus de marseillais pratiquent du sport au quotidien ?

- RM : Au-delà de la Capitale Européenne du Sport, des aménagements avec des agrès ont été effectués sur les plages ou au parc Athéna dans le 13ème pour ne citer que ces exemples où l’on peut pratiquer une activité sportive 24h/24.

De plus, en 2017 on pourra découvrir la ville autrement grâce à la Via Massilia Sport et ses 30 km à parcourir.

- ACT : Toujours à propos de sport au quotidien, j’ai assisté en juin dernier à l’inauguration du stade Roger Noto-Lucchesi situé dans le quartier du Merlan. En tant qu’habitante de ce quartier, je ne peux que me réjouir de voir des infrastructures rénovées. J’émettrai cependant un bémol. En effet, j’avais écrit un article en 2006 dans le journal du quartier comme quoi ce stade allait être rénové rapidement. A l’époque, il s’agissait d’un projet présenté par l’adjoint aux sports, Monsieur Villani. Pourquoi faut-il attendre plus de dix ans pour voir enfin ce stade rénové ? Pourquoi tant de temps ?

- RM : Je suis adjoint aux sports depuis 2008. Dès 2010, j’ai visité ce stade sur invitation du précédent Maire de Secteur, Monsieur Hovsepian. Je me suis alors engagé à le faire rénover. Entre les appels d’offre et la réalisation finale, il faut compter au minimum quatre ans pour voir une réalisation effectuée. Ce n’est qu’un temps minimum et nous devons tenir compte de tous les délais. De plus, je ne fais pas d’annonces ni de promesses si je sais que les réalisations ne peuvent pas se faire.

Le stade Roger Noto-Lucchesi n’est qu’un exemple de stades rénovés parmi d’autres sur Marseille.

- ACT : Le Merlan est situé dans les 13ème et 14ème arrondissements, dirigés par Monsieur Ravier, Maire FN. Notre circonscription n’a plus de députée, Madame Andrieux ayant démissionné suite à sa condamnation. C’est un secret pour personne, vous vous présentez aux élections législatives de juin prochain avec Josépha Colin.

Quelle est votre crédibilité et quelles sont vos chances de gagner sachant que pour certains habitants vous êtes encore considéré comme un parachuté des quartiers sud et que vous manquez de popularité. De plus, il y a eu des démissions dans vos rangs encore récemment.

- RM : J’ai été élu conseiller général dans le canton de la Pointe Rouge en 2001 et adjoint en 2008 dans le quatrième secteur ( 6ème et 8ème arrondissements). J’ai depuis été élu dans les 13ème et 14ème arrondissements de Marseille. C’est par choix que je suis venu dans ces arrondissements car je veux proposer autre chose, un autre projet politique que ce que nous avons aujourd’hui. En effet, je propose une alternative face au clientélisme du Parti Socialiste et à la démagogie proposé par le Front National. Je veux que les habitants aient un autre choix et mon projet est au service de la population.

Quant à ma notoriété, il est difficile d’être populaire auprès de plus de 150000 habitants (population des 13ème et 14ème arrondissements). On me reconnait mon travail et ma pugnacité. D’autre part, je ne fais pas de belles promesses.

La dernière démission en date, celle de Romain Airaudo a eu lieu, non pas pour désaccord politique comme on peut le lire dans certains médias, mais parce ce dernier a fait le choix de se consacrer pleinement à ses missions auprès de Martine Vassal, Présidente du Conseil Départemental. Il n’a pas voulu être juge et parti.

- ACT : Qu’avez-vous envie de dire aux citoyens pour qu’ils croient, non pas en la Politique avec un grand P mais qu’ils croient aux hommes politiques ?

- RM : C’est compliqué. Je n’ai pas encore pu tout réaliser en matière de sport mais je reste optimiste. Le sport fait partie intégrante du développement et de l’aménagement du territoire. Je suis engagé pour l’intérêt général. Je ne supporte pas le clientélisme. Je demande aux citoyens de mieux se faire confiance les uns envers les autres. Je souhaite rassembler malgré les différences que nous pouvons tous avoir, rassembler, toujours dans l’intérêt de nos quartiers. Seul l’intérêt général prime, gage de confiance.

- ACT : Merci de m’avoir accordé cet entretien à l’issue de cette belle compétition.

- RM : Je suis heureux d’avoir été interrogé par une femme de convictions. En effet, votre démission en son temps de votre mandat d’élue est là pour en témoigner.

Note : J’ai démissionné en 2009 de mon mandat d’élue de la Mairie des 13ème et 14ème par souci d’honnêteté comme j’aime à le dire, abandonnant ainsi mes indemnités d’élue et gardant la tête haute.

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