Silhouettes stylisées pour un nouveau départ
Cela faisait plusieurs semaines que je voulais modifier l'apparence de mon site tout en gardant son identité. C'est chose finalisée en ce vendredi 2 avril 2021.
2 avril, journée mondiale de la sensibilisation à l'autisme, ce n'est pas un hasard.
Ayant été diagnostiquée autiste Asperger il y a peu de temps à l'âge de 47 ans (j'en ai 48 aujourd'hui), j'ai eu besoin d'avoir un site internet en accord avec qui je suis vraiment, tant en matière de prestations que de couleurs ou de photo en arrière-plan. J'ai déjà parlé de ce diagnostic dans un article précédent.
Je n'ai gardé que la photographie et l'écriture, sans oublier mes articles dans les chroniques et j'ai mis en veilleuse mes activités en terme de communication culturelle.
Photographie et écriture, deux activités qui me maintiennent en éveil et qui occupent une place de choix dans ma vie.
A douze ans, ma grand-mère m'a offert mon premier appareil photo et, comme j'aime à dire je suis la troisième génération avec un appareil autour du cou. J'affirme de plus en plus mes goûts en matière photographique, je dirai en matière artistique. J'ai un penchant pour les reflets qu'ils soient arborés ou graphiques, pour la nature en général, les jeux de lumière, le flou. Je ne photographie pas la réalité telle qu'elle est, je cherche de façon naturelle à sublimer le réel, à créer en étant à l'affut du moindre détail qui fera sens pour moi. Je n'ai pas que la photo en héritage. Il y a l'autisme aussi. J'aurais l'occasion d'y revenir dans d'autres articles. Je suis au moins la quatrième génération d'autistes (non diagnostiquées pour les générations qui me précèdent).
C'est la photographie qui m'a ramenée à l'écriture il y a quelques années de cela. En effet, j'ai participé à un atelier d'écriture autour d'une de mes expositions photographiques un jour de 2016. Depuis, mon stylo ne m'a plus jamais quittée et me voilà depuis 2019 animatrice d'ateliers d'écriture après avoir suivi une formation à l'université. Faire écrire et écrire sont pour moi intimement liés.
Ecrire des articles m'a toujours plu. Ayant des problèmes d'organisation propres à de nombreux autistes (je suis suivie par une ergothérapeute pour être mieux organisée), je n'écris pas tous les articles que je voudrais en temps et en heure. Je publie donc mes articles à des fréquences variables. Ces articles étant écrits juste pour le plaisir et sans enjeux, c'est plus facile à gérer. A une époque, je gérai un journal et j'étais scrupuleuse et respectueuse des délais.
J'ai fait le choix de mettre en veille mes activités de communication culturelle pour plusieurs raisons. La photo et l'écriture occupent de plus en plus de place dans ma vie et je m'épanouis à travers ces deux activités créatrices. Il reste peu de place pour la communication culturelle. De plus, ma façon de communiquer ne répond pas à la norme de notre société. J'ai arrêté de me battre contre des moulins à vent. Je ne peux plus m'épuiser à faire quelque chose qui me coûte en énergie. Ceci dit, communiquer me plait toujours. J'aime mettre en relation des gens qui ont des centres d'intérêts en commun et qui ne se connaissent pas. J'aime toujours l'idée de permettre à des artistes de se produire, de les aider dans leur communication, mais cela me demande beaucoup d'efforts. Puisque je parle d'artistes, il va sans dire que depuis un an et la crise du Covid, la communication des artistes est réduite à néant, la culture n'étant pas essentielle dans notre pays.
Depuis que ce site existe, l'arrière-plan était une de mes photos d'arbres dans la neige Symphonie hivernale. Photo que j'ai exposée à maintes reprises et qui a une place de choix dans mes photos. Je ne compte pas les arbres dans la neige que j'ai photographiés.
En mettant une nouvelle photo, cela marque un tournant, ce d'autant plus que je m'affirme de plus en plus en avec ce genre de photo. Cette photo Silhouettes stylisées est un reflet pris au MUCEM. Les silhouettes se déplacent vers la cathédrale de la Major. L'effet miroir dédouble tout. J'aime être à l'affut du moindre détail grâce aux jeux de miroirs et ainsi voir au-delà du réel. De plus, certaines personnes m'ont souvent dit que je ne mettais pas d'humains dans mes photos. J'ai découvert au fur et à mesure de mes lectures que les autistes avaient un regard photographique décalé qui correspond à leur vision du monde. Je préfère utiliser le terme de vision artistique, vision créatrice, et comme on dit : d'autiste à artiste, il n'y a qu'une lettre de différence.
Le nouvel aspect du site est donc en accord avec qui je suis...maintenant que je sais qui je suis...à 48 ans...mieux vaut tard que jamais comme on dit. Etre soi est un luxe. J'assume qui je suis. Je n'ai pas choisi mais j'assume.
Anne-Claude, le vendredi 2 avril, ou plutôt nuit du 2 au 3 avril 2021, puisque je reste souvent éveillée la nuit à créer.
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