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1918 - 100 après, les conséquences

11 novembre 2018. Aujourd’hui, nous célébrons les 100 ans de l’armistice 1918.


Je n’ai pas pu honorer de ma présence les commémorations alors je contribue à ma façon en prenant ma plume.


J’entends encore la voix de mon prof d’histoire de 3ème au collège Château Forbin, feu Monsieur Rembado, nous lire le cours sur la première guerre mondiale. C’est le cours d’histoire qui m’a le plus marqué durant toute ma scolarité. J’ai une phrase en tête, la toute première du cours : « En 1914, l’Europe domine le monde, elle est à son apogée. ». Tout au long de ma scolarité, on nous a toujours dit que la première guerre mondiale avait entrainé la deuxième. On ne nous a presque pas dit ce qui avait entraîné la première hormis l’attentat de l’archiduc François-Ferdinand le 28 juin 1914 à Sarejevo , comme si tout ce qui avait eu lieu au XIXème siècle ne comptait pas. Rien ou presque sur la guerre franco-prussienne de 1870 avec défaite de la France, une des conséquences de la bataille d’Iéna en 1806 avec victoire de Napoléon. Dire comment j’ai appris l’histoire à l’école m’a plu serait mentir. Les programmes d’histoire ne m’ont jamais emballée. J’aime l’histoire cependant. Nous sommes la conséquence d’actes passés. Ne jamais l’oublier.


Je me suis souvent demandé comment toutes les mères avaient pu vivre le départ de leurs fils pour aller combattre l’ennemi comme on dit. Mon fils aîné à 19 ans, l’âge de certains soldats, morts prématurément. Je pense à ces mères. Je pense à ces jeunes qui n’ont pas profité de la vie.


Je me suis souvent demandé comment toutes les épouses, les fiancées avaient pu vivre l’absence de l’être aimé dans de pareilles circonstances. Je pense à ces femmes qui n’ont pas pu vivre leur amour.


Je me suis souvent demandé comment les pays pouvaient se déclarer la guerre et envoyer les hommes entre-tuer. Des intérêts économiques, politiques, et j’en passe.


La vie n’est-elle pas un bien précieux ?


Je disais que nous sommes la conséquence d’actes passés. C’est vrai à l’échelle d’une Nation, c’est vrai à l’échelle familiale. Comme on dit, la petite histoire rejoint la grande. Je vais encore parler de ma grand-mère paternelle que j’affectionnais tant. Ma grand-mère est née en décembre 1914. Sa mère (mon arrière-grand-mère donc) était donc enceinte quand le conflit éclata. Elle se faisait du souci pour son enfant à naître. Elle était anxieuse, chose compréhensive. Ma grand-mère est née asthmatique. Elle m’a toujours dit que l’anxiété de sa mère pendant la grossesse avait sans doute accentué cet asthme. Ma grand-mère s’est mariée fin août 1939. Le voyage de noce d’eut pas lieu. Mon grand-père a été mobilisé. Ma grand-mère a juste eu le temps de tomber enceinte et de vivre sa grossesse pendant la deuxième guerre mondiale. Elle revivait ce que sa mère avait vécu. Elle a été anxieuse pendant la grossesse et le restant de sa vie avec des crises d’asthme. Je la revois prendre ses bronchodilatateurs pour soulager son asthme. Mon grand-père a pu retrouver ma grand-mère. Elle est retombée enceinte en 1944. Deuxième grossesse pendant le même conflit. Les discussions avec ma grand-mère tournaient beaucoup autour de ce qu’elle avait vécu pendant la deuxième guerre mondiale et de ce que sa mère avait vécu lors de la première guerre mondiale. J’ai été marquée par ces deux guerres. J’ai hérité de l’asthme de ma grand-mère. Est-ce un héritage de la première guerre mondiale ? Dans beaucoup de familles, les stigmates de la guerre sont toujours là.


Ne jamais oublier.


Ne jamais refaire les mêmes erreurs. Utopique ?


Anne-Claude THEVAND, Marseille le 11 novembre 2018

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